INFOS DU MOMENT
Revers est accessible à tout adulte bénéficiant d'un accompagnement par un acteur de la santé mentale et résidant sur le territoire de Liège, dans son milieu de vie et capable de se déplacer de manière autonome. Sont hors conditions d’accès, les personnes résidant en institution (hôpital, défense sociale, prison) sans projet de sortie imminent.
Un premier accueil est nécessaire avant de participer aux activités. Une permanence d’accueil est accessible le matin entre 9h et 10h du lundi au jeudi, sans rendez-vous.
Sauf exception, la participation est limitée à deux ateliers par membre et par semaine.
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N
Nicolas, membre de Revers a souhaité partager à Revers son amour du cinéma. Il nous a proposé une projection après journée du film « CHOCOLAT ». Cette biographie raconte l’histoire du premier artiste noir de la scène française. Ancien fils d’esclave, celui-ci travaille dans un cirque où il joue le personnage d’un « sauvage ». Il y est aussi balayeur et homme à tout faire. Le directeur du cirque va percevoir chez lui le talent de faire rire et lui proposer de développer sa pratique du comique jusqu’à lui proposer de créer un numéro de clown en duo avec le clown blanc du cirque. Rebaptisé « Chocolat » à cause de sa couleur de peau, il va acquérir très vite un grand succès jusque dans la capitale, Paris. Ce film, qui a reçu cinq nominations et deux Césars, parle de racisme, d’humiliation, de jalousie mais aussi d’un homme talentueux qui, à force de travail, de volonté, de ténacité et de résilience, va se hisser au sommet de la gloire.
J’ai beaucoup aimé ce film car il traite de sujets qui m’interpellent, le racisme et la soi-disant suprématie de la race blanche, mais aussi parce qu’il alterne entre scènes qui m’ont révoltées et scènes qui m’ont fait rire. J’ai particulièrement apprécié le jeu des acteurs dans les scènes de clown, drôles, réalistes et incroyablement bien joués.
Texte écrit par Mahaut Hardy
LA MÉTAMORPHOSE §
Grégor est commis voyageur. Un matin, au réveil, il constate qu’il s’est métamorphosé durant la nuit en « un monstrueux insecte ». Pour que personne ne le voit, la famille l’enferme jour et nuit dans sa chambre. Il se comporte comme un insecte et peu à peu, se laisse mourir de faim.
Pour moi, ce livre dénonce l’incompréhension, le mauvais traitement social réservé aux personnes différentes et leur mise à l’écart de la société. Début du siècle, les asiles dits « de fous » étaient terribles : électrochocs, camisoles de force etc. On n’était pas au point comme aujourd’hui point de vue compréhension de la psychiatrie. Bien que la majorité des gens, y compris la famille, n’acceptait pas les maladies mentales comme maladies à part entière. Je pense que Grégor, le personnage, était schizophrène et je conseille ce livre, facile à lire, à toute personne sensible aux questions de santé mentale et aux problèmes qui en découlent.
Texte écrit par Marie-Flore Granziero
( LES PERLES LANGAGIÈRES DE REVERS )
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" Il y a beaucoup de monde dans ma tête, mais c’est moi la cheffe ! "
" Je suis hétéro non pratiquant. "
" Cela prend du temps de me poupouner le matin. "
" Vous étiez où le 8/09 octobre ? "
" Toi, tu es dans la sellette. "
" Je suis en fébrilité. "
jNous sommes allés un jeudi après-midi, avec l’Atelier Exploration artistique et poétique, voir l’exposition d’Emilien Neu aux Drapiers*. Pour Marie-Flore, c’est une des plus belles expositions jamais vues ! Les tissages exposés étaient impressionnants point de vue technique, couleur, précision et habileté manuelle. Il s’agit d’un vrai travail de patience et certaines pièces ont pris neuf mois de tissage. Marisa a particulièrement aimé un tapis rose et vert clair. Elle l’aurait bien acheté pour le mettre dans son living ! Vraiment, une exposition magnifique et impressionnante, propice à la rêverie.
plus d'infos...
,LA TARTE AU CITRON MERINGUÉE de Delphine
Ingrédients (pour 8 personnes)
Pâte sablée : 140 gr de beurre, 75 gr de sucre impalpable, 25 gr de poudre d’amande, 1 œuf, 250 gr de farine, 1 pincée de sel. Lemon curd : 2 citrons (zeste et jus), 120 gr de sucre, 150 gr de beurre pommade, 2 œufs. Meringue italienne : 200 gr de sucre, 50 gr d’eau, 100 gr de blanc d’œufs.
Préparation
Pâte à tarte : Mélanger le beurre et le sucre avec une spatule. Ajouter l’œuf, puis les amandes, puis la farine en trois fois. Laisser reposer 2 heures. Cuire 20 à 30 minutes à 180°C.
Lemon curd : Mélanger le zeste et le sucre du bout des doigts. Ajouter les œufs, puis le jus et mélanger au fouet ou au batteur électrique. Au bain-marie, faire cuire le mélange, en remuant constamment, jusqu’à ce qu’il atteigne 82°C (utiliser un thermomètre culinaire pour surveiller la cuisson). Lorsque le mélange atteint 82°C, le retirer du feu et faire refroidir en remuant à 60°C. Lorsque le mélange est à 60°C, ajouter le beurre et mixer avec un mixer.
Meringue italienne : Placer le sucre dans l’eau et faire cuire le sirop jusqu’à ce que celui-ci atteigne une température de 118 à 120°C. Utiliser un thermomètre culinaire pour surveiller la cuisson. Quand le sirop est à 110°C, battre les blancs en neige à petite vitesse. Lorsque le sirop atteint 118°C (ne pas dépasser 120°C), le verser en mince filet sur les blancs en neige ferme. Fouetter à pleine vitesse. Continuer à fouetter jusqu’à ce que la meringue soit froide.
Montage
Étaler le lemon curd froid sur le fond de tarte qui a refroidi. Ensuite, mettre la meringue italienne à la spatule. La meringue peut être « brûlée » avec un chalumeau culinaire.
Bon appétit !
^Elisabetta Spaggiari lors d’un stage théâtre qu’elle a animé à Revers il y a deux ans. Depuis, elle fait partie de notre entourage et nous la croisons régulièrement dans le quartier, à Demain Jamais, dans la cour de Revers… Marisa De Giorgi a souhaité l’interviewer pour en apprendre plus sur elle.
D’où viens-tu ? Comment et pourquoi es-tu arrivée en Belgique, à Liège ? Est-ce que tu habites le quartier ?
Je viens de l’Italie du Nord, d’une ville au bord du Po qui s’appelle Reggiolo, c’est là-bas que ma famille habite. Mis à part le château qui surgit sur la place principale, tout le reste est très plat, un peu comme ici. Maintenant c’est l’automne et au long de cette saison, le brouillard envahit les champs et les rues de ma ville natale. Certains matins, on a du mal à entrevoir la maison voisine. Quand j’étais enfant je n’aimais pas cette ambiance ouatée, maintenant je la trouve amusante. Les silhouettes des gens, des voitures et des poules (il y a pas mal de poules qui se baladent chez moi) apparaissent vaguement au lointain et ressemblent à des fantômes dont, la plupart du temps, il n’y a rien à craindre.
Je suis arrivée en Belgique pour goûter les gaufres, je me suis déplacée jusqu’à Liège pour essayer celles à la cannelle avec le gros sucre. De fil en aiguille j’ai également découvert le cramique, le cougnou et les spéculoos. En pleine digestion j’ai eu le temps de regarder autour de moi et j’ai remarqué que Demain Jamais avait ouvert rue Maghin ! Je me suis demandé « Et si finalement je m’installais dans le coin ? ». J’ai hésité, puis la météo m’a convaincue de rester.
Je vis à deux ponts du Quartier Nord. Mais je suis à 10 minutes à vélo de Revers si je prends le meilleur itinéraire. À 12 minutes, si je choisis le trajet qui est un peu moins bien. Si je suis le troisième chemin, ça prend toujours un peu trop de temps, donc je n’opte jamais pour celui-ci.
Quelles sont tes études, formations ?
Quand j’étais enfant je montais des pièces de théâtre dans le garage avec mes amis. On jouait pour les habitants de la rue, un public effrontément bienveillant qui m’a fait croire que je pouvais tenter ma chance dans le star-system.
Ma grand-mère et ma maman, le long de leurs séances hebdomadaires de ménage aguerri, ont toujours fredonné / crié (selon la tâche) des airs de Verdi sans le faire exprès. Ça m’a forgée. Tout comme cette resplendissante saison des années ’90 pendant laquelle, en achetant un carton de détergent en poudre, on recevait en cadeau une marionnette en forme de fruit ou légume humanisé. La fraise et le poivron ont été les protagonistes de plein de scénarios improvisés derrière le canapé. Et je me souviens très bien qu’en maternelle j’ai reçu ma première commande, un copain m’a demandé de lui dessiner un singe. Après j’ai forcément suivi des études en arts visuels, théâtre et graphisme entre Venise et Paris, mais quelque part il était déjà trop tard. Le singe, la fraise et le poivron avaient tout décidé auparavant.
Quel est ton métier exactement ? Depuis quand ?
Rien n’est vraiment exact dans mon métier, tout se mixe un peu, comme les soupes que l’Atelier Cuisine de Revers prépare les vendredis pour Demain Jamais. Je suis comédienne, enseignante de théâtre, dessinatrice d’affiches, autrice d’un album jeunesse, je fais du graphisme et parfois je joue du ukulélé pour l’asbl Évoludo. Il y a des jours durant lesquels je suis distraite, alors c’est pire : je joue du graphisme, je dessine des comédiennes, j’affiche un album, j’enseigne théâtre à mon ukulélé. C’est souvent le soir que je m’aperçois de ce genre d’embrouilles, alors le lendemain il faut tout recommencer dans le bon ordre. Ce sont des journées très compliquées.
Comment connais-tu Revers ? Qu’est-ce que tu en penses ?
En août 2022, grâce à une fuite d’informations dont je ne révèlerai jamais la source, j’ai su qu’une troupe d’acteurs absolument flamboyants fréquentait les locaux d’une insoupçonnable association rue Maghin : Revers asbl. Les comédiens n’étaient rien d’autre que los magnificos Marisa, Marie-Flore, Jean-François, Lucien, Pierre et Danielle ! Cela va sans dire, j’ai tout fait pour m’incruster parmi eux. J’ai laissé croire à tout le monde que j’étais une lumière des arts dramatiques et de la scène, j’ai corrompu une certaine Mme D.B. qui m’a permis de donner un workshop de théâtre avec toute la troupe. Maintenant je peux enfin avouer que mon but était uniquement d’obtenir leurs autographes. Depuis je garde précieusement leurs signatures sous coffre-fort et je continue de m’incruster aux événements de Revers asbl dès que je le peux, parce que c’est trop cool.
Est-ce que tu animes des stages avec d’autres que Revers ?
Oui !!! Au TURLg !!! Du 8 au 10 novembre et du 14 au 16 février !!! Tous ces points d’exclamations expriment en égale mesure mon plus grand enthousiasme et tout mon stress. Car maintenant vous l’avez compris, je ne suis pas une lumière des arts dramatique ni de la scène ! j’ai menti ! Mais venez, on va s’amuser ! (!!!)
Qu’est ce tu fais à Demain Jamais? Qu’en penses-tu ?
À Demain Jamais, je suis principalement bénévole, je bois des cafés et je tombe amoureuse. Je n’en pense que du bien : c’est merveilleux.
Quels sont tes hobbys ?
Mes hobbys se confondent avec mes métiers : ça revient un peu au même. Sauf qu’en plus je nage à la piscine.
Christian Lacoste, membre de Revers, nous a quitté en octobre 2024. En hommage à sa belle présence, nous avons souhaité partager ici un de ses textes.
Jusqu’au bout
Ramasser la vie
en faire un soleil
accepter la folie
la nommer mon amie
éclater chaque mot
retrouver le sens
épuiser chaque seconde
assécher le temps
s’emplir de mistral
s’accrocher aux haubans
partir à l’assaut du Cap Horn
cannibaliser tout ce qui vit
Dire oui au regard de l’autre
se tournebouler dans l’instant
dire non refuser de le suivre
ne plus dire oui quand c’est non
accueillir les tendresses
que les mains égrènent
aller au bout des désirs
pourvu qu’ils se partagent.
Christian Lacoste-Périer
Décembre 2024.Journal trimestriel des membres de Revers. Version papier tirée à 100 exemplaires, vendus au prix de 1 euro.
Polices : TNR PS de LeMégot + Crickx de Crickx et Speculoos