14 OCTOBRE... ON GREVE ACTIVE !!!

David Clarinval (MR) Vice-Premier ministre de Belgique, avec l’Emploi, l’Économie et l’Agriculture: sur le marché du travail

David Clarinval au « Soir » : « Nous voulons plafonner les préavis de licenciement à un an »

Ministre de l’Emploi et de l’Economie, David Clarinval (MR) illustre sa réforme du chômage, acquise, et annonce « la suite », à savoir la « modernisation » du marché du travail, « avec la généralisation des flexi-jobs, plus d’heures supplémentaires, des horaires en accordéon, la limitation des préavis de licenciement »...

Par David Coppi
Publié le 24/05/2025 à 07:00

Jeudi, fin d’après-midi, rue Ducale à Bruxelles, siège du cabinet ministériel. « Epuisé », dit-il, après un kern qui s’était prolongé dans la nuit, de longues négociations ces derniers jours, ajoutez une séance à la Chambre, mais « satisfait » d’avoir bouclé sa réforme du chômage, David Clarinval relance : « Je ne m’arrêterai pas là »...

Vous savez, je suis le premier ministre libéral de l’emploi depuis 104 ans au niveau fédéral, il y a un fameux retard à rattraper

La réforme du chômage est programmée,
c’est votre réforme phare comme ministre de l’Emploi et de l’Economie...

C’est une pièce dans le grand puzzle de l’Arizona, qui veut changer le pays, remettre la Belgique dans les standards européens. Ce qui passe, en effet mais pas seulement, par des mesures socio- économiques. Et là, bien sûr, je pense à la réforme du chômage dans mes compétences, mais aussi par ailleurs à la réforme fiscale, à l’opération de diminution des cotisations sociales pour les entreprises, toujours pour créer de l’emploi. Enfin, dans mon champ d’action, j’annonce dès à présent la modernisation et la flexibilisation du marché du travail, en d’autres termes la refonte de la législation du travail. Après celle du chômage, ce sera ma seconde grande réforme pour la législature.

En quoi consistera-t-elle ?

Elle comprendra la généralisation des flexi-jobs, dans tous les domaines d’activité ; pour les entreprises, le rétablissement du système des clauses d’essai à l’engagement de quelqu’un ; la suppression de l’un des trois jours où l’on peut s’absenter au boulot sans certificat médical ; la possibilité d’avoir à l’avenir des horaires de travail « en accordéon », modulables, avec des variations par semaine, par mois, par année ; l’extension et la facilitation des heures supplémentaires ; également, pour les nouvelles embauches, la limitation à un an des préavis en cas de licenciement quelle que soit l’ancienneté (lire par ailleurs) et à six mois pour les candidats non élus aux élections sociales, qui ont une protection de deux ans jusqu’à présent... Au total, ce sera une modernisation profonde du marché du travail, qui passe par beaucoup plus de flexibilité. Toutes ces mesures sont en préparation. Je signale qu’en parallèle, il y a bien entendu la politique de remise au travail des malades de longue durée de mon collègue Frank Vandenbroucke.

Dans vos projets modifiant la législation du travail,
vous envisagez de toucher au rôle des syndicats dans les entreprises ?

En tout cas, nous envisageons de sortir les syndicats du conseil d’administration de la Capac, cela figure dans l’accord de gouvernement. La situation est ubuesque aujourd’hui, les syndicats siègent à la Capac qui est en fait leur organisme concurrent en matière de paiement des allocations de chômage ! Un peu comme si les patrons de Coca-Cola siégeaient chez Pepsi...

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Toutes ces mesures, chômage plus marché du travail, dessinent comme une révolution libérale...

... Mais c’est une révolution libérale. Elle est en route. Vous savez, je suis le premier ministre libéral de l’emploi depuis 104 ans au niveau fédéral, il y a un fameux retard à rattraper. Vous aurez compris qu’avec l’Arizona, nous n’allons pas tergiverser.

Revenons à la réforme du chômage,
qui se produira en trois étapes en 2026,
ce n’était pas prévu au départ.
Combien de personnes seront-elles impactées ?

Après avoir dialogué avec les partenaires sociaux et les Régions, j’ai adapté le projet de départ sur différents points, notamment avec le phasage de l’opération, en trois étapes. 24.000 personnes (au chômage depuis plus de 20 ans, NDLR) seront concernées par la privation d’allocations le premier janvier 2026, 45.000 autres (depuis plus de 8 ans, NDLR) au premier mars, 45.000 encore (depuis moins de 8 ans, NDLR) au premier avril, ce qui fait 114.000 personnes au total. C’est la première vague. Il y en aura une deuxième en juillet, 60.000 personnes supplémentaires. Viendront ensuite s’ajouter les chômeurs de longue durée arrivant au bout de leurs deux ans en 2027. Tous recevront un courrier de l’Onem six mois avant les échéances afin de les prévenir qu’ils sont susceptibles de perdre leur allocation. J’espère que beaucoup d’entre eux s’activeront, chercheront du travail, il y a des places à prendre, par exemple dans les métiers en pénurie.

Les allocations d’insertion ne sont pas épargnées.

Elles seront un peu plus facilement accessibles mais limitées à un an.

Les périodes assimilées, de maladie, ou après un accident de travail,
n’entreront plus en ligne de compte pour avoir le droit de bénéficier d’allocations de chômage...

Seules compteront les périodes de travail. En Belgique, il est beaucoup trop facile d’obtenir un certificat médical, même s’il y a, évidemment, des gens qui sont vraiment malades ou victimes d’accidents de travail... En fait, les périodes où ils ne travaillent pas n’influeront pas négativement dans le calcul du droit au chômage, elles seront juste mises entre parenthèses, neutralisées, on n’en tiendra pas compte dans l’évaluation. Comme dans tout ce que nous faisons, le but est d’encourager le travail.

Quant à l’octroi des allocations de garantie de revenus – les AGR –, il ne sera, lui, pas limité dans le temps.

C’est l’une des adaptations dont je vous ai parlé, cela concerne le complément Onem attribué aux personnes travaillant à temps partiel, maintenu indéfiniment. C’est logique, l’Arizona encourage les gens qui travaillent. En l’occurrence, elle incite à travailler au moins à mi-temps, car c’est la condition pour garder le complément en question.

La réforme du chômage permettra au gouvernement,
explique-t-on dans l’Arizona, de réaliser des économies.
Votre estimation pour l’ensemble de la législature ?

L’on économisera au moins 5 milliards d’euros net.

La réforme du chômage pèsera socialement et financièrement surtout sur le sud du pays, la Flandre regarde.

Il y a plus de chômeurs en Wallonie qu’en Flandre, et plus encore à Bruxelles, donc l’impact de la réforme sera supérieur au sud du pays, en effet. Le Forem et Actiris devront prendre leurs responsabilités, se restructurer, s’adapter de telle sorte à œuvrer efficacement à la réinsertion d’un maximum de gens sur le marché du travail, sans oublier les CPAS vers lesquels seront redirigés les exclus du chômage qui n’ont pas trouvé de job. Les choses bougent déjà, on s’organise. Sauf à Bruxelles, malheureusement. L’absence d’un gouvernement est très inquiétante.

Avez-vous la conviction aujourd’hui qu’on ne reviendra plus à l’avenir sur cette réforme du chômage ?
Imaginons un prochain gouvernement à majorité socialiste...

... Il ne reviendrait pas en arrière. Il n’y a aucun pays au monde où les allocations de chômage sont octroyées à vie. En Allemagne avec les socialistes au pouvoir, en France quand ils y étaient, le chômage a été limité dans le temps.

Vooruit répète qu’il met en balance son feu vert à la réforme du chômage avec l’instauration d’une taxe sur les plus-values.

Il y a un gentlemen’s agreement entre nous, les deux chantiers sont liés. Il n’y a pas d’accord à ce jour sur les modalités, mais le MR est loyal, nous trouverons une issue, nous voulons juste que cette taxe vise les spéculateurs, pas les classes moyennes. Le seul critère ferme figurant dans le projet sur la table, celui du ministre Jan Jambon, c’est la limitation de temps, de dix ans : les plus-values sur les actifs financiers seraient exonérées après une détention continue de dix ans. C’est une bonne base de discussion.

En toile de fond, il y a le rapport accablant de la Cour des comptes pour le budget fédéral, qui sème le doute sur les projets de l’Arizona dans leur ensemble.

Il est sévère, c’est vrai, mais cela ne m’inquiète pas, car le gouvernement exécutera ses réformes au pas de charge, elles produiront leurs effets, notre volontarisme fera la différence, vous verrez.

Analyse

Par David Coppi

Vice-Premier ministre appliqué surtout à contrecarrer les partenaires socialistes et écologistes sous la Vivaldi, David Clarinval respire dans l’Arizona, où il peut manœuvrer plus à l’aise pour imposer l’agenda libéral, avec la bénédiction de Bart De Wever au Seize, et les encouragements de Georges- Louis Bouchez, son président de parti jamais très loin – toujours très près.

Résultat : une réforme du chômage « historique », et une autre, annoncée, du marché du travail qui ne le sera pas moins si le ministre de l’Emploi et de l’Economie parvient à mettre en œuvre la série de mesures envisagées, des flexi-jobs aux heures supplémentaires ou les préavis de licenciement, on en passe.

La réforme du chômage + celle de la législation sur le travail = « une révolution libérale », dit David Clarinval. Une « révolution », notons-le, qui nous fait juste rejoindre le peloton européen, et nous conformer dans le domaine socio-économique aux « standards » libéraux dominants dans l’Union, inspirés par la Commission européenne et ses «experts».

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A cette question, dans notre interview, regardant la réforme du chômage et la limitation des allocations dans le temps : « Pensez-vous qu’un prochain gouvernement pourrait revenir en
arrière ? », David Clarinval répond « non » sans hésiter. C’est un phénomène politique majeur : les réformes structurelles mises en œuvre, en emploi, pensions, marché du travail, entre autres, sont comme enracinées. Un remake du fameux « Tina », « There is no alternative » – il n’y a pas d’autre choix –, de Margaret Thatcher il y a plus de trente ans. Si l’on devait résumer sommairement en politique : la droite est sur le coup, la gauche est ailleurs.

https://www.lesoir.be/677503/article/2025-05-24/david-clarinval-au-soir-nous-voulons-plafonner- les-preavis-de-licenciement-un

Mesures d’économiesouhaitées
par le MR

Quand le gouvernement francophone lorgne sur les millions des mouvements engagés politiquement

La Fédération Wallonie-Bruxelles subventionne les centres d’étude politique, les organisations de jeunesse et les centres d’archives à hauteur de 20 millions par an. A l’heure de confectionner le budget 2026 dans la douleur, ça donne des idées d’économies.

Par Eric Burgraff
Publié le 24/09/2025 à 23:11

Juillet 2014, la déclaration de politique communautaire du gouvernement MR-Les Engagés annonçait la couleur : l’argent de la Communauté française ne doit plus servir à financer la diffusion d’idées politiques. Septembre 2025, alors qu’on gratte les fonds de tiroir, cette résolution fait écho au budget 2026 en préparation. Un groupe de travail chargé de dégrossir l’affaire s’est intéressé de près, de très près, aux dizaines d’associations bénéficiant des largesses francophones en tant qu’organisations de jeunesse, associations d’éducation permanente ou centres d’archives. Le Soir a pu prendre connaissance d’une note explosive sur le sujet.

Quels organes et quelles économies se profilent derrière ces appellations génériques ? Deux scénarios circulent, une version minimaliste portée par Les Engagés et une version maximaliste défendue par le MR. La première (des Engagés donc) vise les associations clairement inféodées aux partis. Les centres d’études Jean Gol (MR), Emile Vandervelde (PS), Jacques Georgin (Défi), Etopia (Ecolo) et le CPCP (proche des Engagés). Elle vise également Ecolo J, Génération engagée, Défi, le Mouvement des jeunes socialistes, le Mouvement de jeunes Comac et les Jeunes MR. A noter que les organes liés au PS, au MR, aux Engagés et à Ecolo touchent de l’argent sur les trois tableaux (jeunesse, éducation permanente et centre d’archives). En 2025, ensemble, ils ont reçu

3,167 millions d’euros dont, par exemple, 492.000 euros pour les libéraux ou 466.000 pour les socialistes.

Dans ce scénario il est prévu d’élaborer un texte réglementaire stipulant qu’une « organisation sollicitant une subvention auprès de la FWB devra démontrer son indépendance vis-à-vis de toute formation politique ». Il sera compliqué de le faire pour les groupements précités... Il est donc question de les « exclure de tout financement de la FWB ». Et hop 3,167 millions possiblement économisés.

Une addition à 20,57 millions

La suite, le scénario deux, porté par le MR, risque d’être beaucoup plus douloureuse. A la formule de base s’ajoute une vingtaine d’organismes reconnus en éducation permanente, souvent ancrés au centre ou à gauche. Et de lister l’ACRF (femmes en milieu rural), Action Vivre ensemble, Alteo, Article 27, Présence et action culturelles, Centre d’éducation populaire André Genot (CEPAG), Mouvement ouvrier chrétien (MOC), Enéo, Gsara, Soralia, Centre socialiste d’éducation permanente, Clara, Fédération des associations de parents de l’enseignement officiel (Fapeo) et du libre (Ufapec). S’y ajoutent les jeunes FGTB, les jeunes CSC, la Fédération et le Comité des élèves francophones, la Fédération des étudiants francophones, le Cium (étudiants en médecine), JML, Latitude jeunes, Ocarina, etc. Addition annuelle : 20,57 millions d’euros. Et autant de gagné si d’aucuns avaient envie de faire table rase de l’existant.

https://www.lesoir.be/700977/article/2025-09-24/quand-le-gouvernement-francophone-lorgne-sur- les-millions-des-mouvements-engages

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Plus d’heures à prester pour les profs, plus d’économies pour la RTBF...
voici les mesures sur la table de la FWB

Un rapport d’experts, commandé par Elisabeth Degryse, estime que « réduire le déficit est une nécessité urgente et absolue » et prône toute une série de mesures radicales à réaliser.

Par Charlotte Hutin et Stéphane Vande Velde Publié le 24/09/2025 à 21:03

Pour se faire accompagner et objectiver les économies à réaliser, Elisabeth Degryse, la ministre- présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles, avait demandé à un comité de onze experts de faire un audit des finances de la FWB et de dégager des pistes d’économies. Le comité, qui comprenait notamment Marie Goransson, Philippe Defeyt, Delphine Van Hoolandt ou Jean Hindriks, s’est réuni à sept reprises et a fourni un rapport de 41 pages, base de départ pour le conclave budgétaire en cours à la FWB. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le rapport dépote, puisqu’il estime les économies « d’une nécessité absolue », « d’une extrême urgence », et insiste sur le fait que l’objectif budgétaire actuel n’est qu’une première étape.

C’est dans l’enseignement obligatoire (fondamental et secondaire) que le comité d’experts cible le plus d’économies à réaliser. Le secteur concentre à lui seul sept milliards d’euros des coûts annuels, soit 54 % du budget total de la FWB. Dans ce domaine, 85 % du budget est consacré à la rémunération du personnel. « Au sein de l’Union européenne, la FWB dépense plus que la moyennedes autres pays européens sans démontrer des résultats à la hauteur de ces dépenses supplémentaires », note le comité d’experts, qui pointe notamment les barèmes salariaux avantageux ou la plus faible charge horaire des enseignants. Sur base de ces comparaisons internationales, il estime donc « qu’il serait possible de dépenser moins, tout en continuant à améliorer la qualité et l’équité de l’enseignement obligatoire en FWB ».

Réduire la masse salariale

Parmi les mesures d’économie envisagées, le comité d’experts « met en garde » le gouvernement sur les conséquences financières de la réforme de la formation initiale des enseignants (RFIE). Avec l’allongement des parcours d’études et la masterisation de tous les futurs enseignants, l’introduction d’un nouveau barème 401 ferait peser 500 millions à un milliard d’euros par an supplémentaire sur les épaules de la FWB.

Parmi les autres dispositions visant à réduire la masse salariale, les experts citent : l’augmentation de la charge horaire des enseignants du secondaire, en particulier celle des profs d’éducation physique et d’éducation artistique, la modération de la progression salariale, la limitation du nombre de petites classes (en 2022-23, 16 % des classes du secondaire ordinaire comptaient moins de dix élèves) et la diminution du nombre d’heures de cours par semaine pour les élèves.

Pas de CDIE, mais une révision du statut

Le rapport cible également les avantages liés au statut des enseignants (les disponibilités précédant l’âge de la retraite, les possibilités de détachement, le « pot maladie ») et plaide pour une révision, voire une suppression de ceux-ci. A la place, il plaide pour un aménagement du temps de travail des enseignants en fin de carrière.

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En revanche, le panel d’experts estime que la réforme envisagée par la majorité MR-Engagés visant à revoir le statut des enseignants, et passer de la nomination à un CDIE, pourrait avoir un impact budgétaire « très conséquent ».

Enfin, en matière d’éducation, le rapport plaide pour le maintien de la feuille de route prévue par le Pacte d’excellence, qui vise à terme des économies et effets retours. Au-delà de ce qui a déjà été réalisé dans l’enseignement qualifiant, le Pacte prévoit de réduire le nombre d’équivalents temps plein, notamment avec l’allongement du tronc commun jusqu’en troisième secondaire, ainsi que le recours au redoublement. Le comité se dit toutefois interpellé par l’accroissement des coûts lié à l’accompagnement des enfants à besoins spécifiques.

Davantage d’économies à la RTBF

Dans l’enseignement pour adultes, ce rapport prône la fusion de certains établissements étant donné la diminution du nombre d’étudiants. Dans l’enseignement supérieur, les experts rappellent que les dépenses par étudiant sont inférieures de 22 % à ceux de la Communauté flamande et prônent donc l’augmentation de recettes (relèvement harmonisé du minerval et une réforme des allocations d’études) et la mise en place du modèle Dies, « qui permet une contribution plus importante des étudiants européens tout en soutenant la mobilité internationale des étudiants ». Cependant, pour effectuer des économies, les experts pointent la lutte contre l’échec et la réduction des études (avec notamment la revalorisation des formations de type court) « inversement aux politiques menées récemment (...) dans les études de kinés et d’infirmerie ».

Dans le secteur de la petite enfance, le rapport estime qu’il faut reconsidérer le financement dit Milac (qui prévoit le subventionnement de 1,5 puéricultrice pour sept enfants, alors que la norme actuelle est d’une pour sept) et défend la facturation par forfait mensuel plutôt qu’à la journée dans les crèches subventionnées. Par contre, le rapport insiste sur la nécessité du maintien et la création de nouvelles places « en faisant glisser certaines économies pour renforcer le soutien de l’ONE auxstructures non subventionnées ».

Dans l’audiovisuel, c’est une nouvelle fois la RTBF qui est visée. « La VRT a une dotation de même grandeur pour un public cible deux fois supérieur. Le comité est persuadé que des économies significatives sont possibles tout en préservant la qualité de l’information (...) en remettant en question une série de projets. » Par contre, les experts doutent de la réforme des médias de proximité. « Il convient d’en relativiser la portée et s’assurer que ces efforts n’affectent pas la qualité du service offert en matière d’information de proximité. »

Suppression de centres Adeps

En culture, plusieurs pistes doivent, selon les experts, être encouragées comme « limiter le recours aux subventions facultatives », « encourager les acteurs culturels à revoir leur politique tarifaire » ou « la mise en place d’un mécanisme permettant le mécénat via des dons ou des legs ». En sport, parent pauvre du budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles, certaines pistes sont préconisées comme « la rationalisation du nombre de fédérations sportives » ou « la réduction du nombre de centres sportifs Adeps ». Enfin, le comité d’experts estime qu’il y a des économies à effectuer au sein « du fonctionnement du gouvernement et de son administration » et pointe du doigt le nombre trop élevé d’agents détachés au sein des cabinets et demande « de restreindre cette pratique ».

Pour conclure, ce rapport émet un avertissement : « Compte tenu des impacts sociaux liés aux économies budgétaires, le comité insiste sur la nécessité d’élaborer en parallèle un plan de transition sociale soutenable pour les organisations concernées. »

https://www.lesoir.be/700960/article/2025-09-24/plus-dheures-prester-pour-les-profs-plus- deconomies-pour-la-rtbf-voici-les

où MR ne souhaite
pas faire d’économies

Hauts salaires : coup dur pour la Sécu

Depuis juillet, les employeurs de salariés très (très) bien rémunérés ne paient plus de cotisations patronales au-delà de 340.000 euros brut par an. Une mesure qui privera la sécurité sociale de 75 millions d’euros dès 2026.

Par Margot Vermeylen

Publié le 23/09/2025 à 21:32

Qu’ont en commun les stars du football, les ingénieurs de haut vol et les patrons de cabinets de conseil ? Leur salaire. Leur très, très haut salaire même. Et, désormais, une autre particularité : depuis le 1er juillet 2025, leurs employeurs ne paient plus de cotisations patronales au-delà d’un certain plafond. Jusqu’ici, les cotisations patronales étaient calculées sur la totalité du salaire.Désormais, elles seront nulles sur la tranche de salaire dépassant 85.000 euros brut par trimestre, soit 340.000 euros par an. Une réforme qui touchera environ 1.700 personnes en 2026 : un tiers de sportifs – principalement des footballeurs – et, pour le reste, surtout des cadres du privé, cabinets de conseil et sièges sociaux en tête (27 %).

Coût de la « non-recette » pour l’Etat : 37 millions en 2025 – vu l’entrée en vigueur en milieu d’année – et 75 millions pour 2026, selon le cabinet du ministre de l’Emploi, David Clarinval (MR), qui porte la mesure avec Frank Vandenbroucke (Affaires sociales, Vooruit). Un choix qui surprend : à l’heure où, en France, les avantages fiscaux pour les plus riches sont pointés du doigt et où la « taxe Zucman » gagne du terrain dans le débat public, la Belgique, elle, choisit donc de créer une nouvelle niche... pour ses plus hauts salaires. Pourtant, ce n’est pas comme si l’argent coulait à flots dans les caisses de l’Etat : le comité de monitoring a déjà annoncé un déficit fédéral de 26,2 milliards d’euros en 2026.

Alors pourquoi ? « Pour rétablir la compétitivité belge », répond le gouvernement. Avec un argument : notre pays a le coût du travail parmi les plus élevés du monde. « Nous ne voulons pas toucher à l’indexation automatique, donc nous agissons sur deux leviers : baisser les cotisations sociales et moderniser le marché du travail », défend David Clarinval. Et le ministre rappelle : « Cette mesure s’inscrit dans un plan plus large d’allègements pour près d’un milliard d’euros, dont 900 millions destinés aux bas salaires. » Certes. Mais la disproportion interpelle : un cadeau à 75 millions d’euros pour 1.700 hauts revenus (soit 44.000 euros d’économie en moyenne par tête), contre 900 millions à répartir sur des dizaines – ou des centaines, on n’a pas d’estimation au niveau des cabinets – de milliers de travailleurs, pour des montants forcément plus modestes par personne.

« Trop d’impôt tue l’impôt »

Pourtant, n’était-ce pas aux épaules les plus larges de contribuer le plus, comme l’avait promis le gouvernement ? Oui, répond le ministre de l’Emploi, mais leurs employeurs contribueront toujours à hauteur de 85.000 euros de cotisations patronales pour un salaire annuel de 500.000 euros, contre 125.000 avant la réforme. Et encore faut-il que les épaules les plus larges restent sur notre territoire, ajoute le ministre de l’Emploi. L’argument est connu : « Trop d’impôt tue l’impôt. Nous sommes en concurrence avec nos pays voisins qui ont d’autres régimes. Quand vous atteignez un certain niveau d’impôt, les gens s’en vont, tout simplement. Nombreux sont les hauts salaires qui se domicilient au Luxembourg tout en travaillant ici. Ou alors, les entreprises belges qui détiennent une filiale au Luxembourg paient les salaires de là-bas. »

Un argument rejoint par Emmanuel Degrève, conseiller fiscal chez Deg&Partners, qui rappelle qu’il existait une différence entre les indépendants, dont les cotisations sociales sont plafonnées, et les salariés, qui n’avaient pas de plafond : « Tout traitement différencié en matière fiscale et sociale crée des possibilités d’optimisation. En réduisant cette différence (même si les plafonds ne sont pas identiques, NDLR), on diminue le risque que des hauts revenus basculent artificiellement vers un statut d’indépendant ou créent une société pour percevoir leur salaire. »

L’espoir est donc multiple : retenir les hauts salaires, en attirer de nouveaux et, à terme, récolter davantage de cotisations. Mais la probabilité que ça fonctionne n’a pas été évaluée. Pour l’instant, c’est bel et bien une non-recette, pas une rentrée supplémentaire.

https://www.lesoir.be/700746/article/2025-09-23/plafonnement-des-cotisations-sur-les-hauts- salaires-coup-dur-pour-la-secu